Mise en garde des ACVM à l’intention des investisseurs – Les opérations de change

Document d’information: Les opérations de change

Le 29 mars 2012

Le personnel des membres des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) a constaté une augmentation des services d’opérations de change offerts aux investisseurs canadiens, tant par des sociétés canadiennes qu’étrangères.

Les ACVM mettent en garde les investisseurs contre les sociétés non inscrites offrant des placements en devises et les préviennent des risques importants inhérents aux opérations de change.

Les opérations de change peuvent être extrêmement risquées et les investisseurs devraient obtenir l’avis d’un professionnel inscrit avant d’y participer ou d’effectuer un placement lié aux devises.

Qu’est-ce qu’une opération de change?

Une opération de change est essentiellement un échange de devises. Les devises se négocient généralement sous forme de paires, en lots de 100 000 unités (lot standard), 10 000 unités (lot mini) ou 1 000 unités (lot micro) de la devise de base. Chaque lot est négocié comme un contrat de change, une convention liant les parties qui prévoit l’achat ou la vente d’une certaine quantité d’une devise en échange d’une autre.

Qu’est-ce que le marché des changes?

Le marché des changes est un marché mondial d’achat et de vente de devises.

Le cours auquel les devises sont négociées est établi par l’offre et la demande au moment de l’opération. La majorité des opérations de change s’effectue entre des institutions (soit des banques et d’autres grandes institutions financières) sur le marché interbancaire. Les petits investisseurs font généralement leurs opérations de change sur les marchés de gré à gré créés par ceux qui bénéficient d’un accès direct au marché interbancaire. Sur le marché de gré à gré, les cambistes et les courtiers négocient directement entre eux pour établir les valeurs relatives des différentes devises.

Le règlement du contrat de change (soit l’échange physique des devises) aura généralement lieu deux jours ouvrables après la conclusion de celui-ci. Puisque la plupart des opérations de change sont spéculatives et que les cambistes ne souhaitent pas réellement prendre livraison de la devise, il arrive souvent que les courtiers « dénouent » les positions ouvertes (contrats de change existants) à la fin de chaque jour ouvrable et qu’ils reportent de deux jours ouvrables supplémentaires, par exemple, la date de règlement du contrat. Au Canada, ce mécanisme, désigné comme le « report de position », a lieu à la fin de chaque jour ouvrable, vers 17 h, heure normale de l’Est.

Courtiers en devises et cambistes 

Le courtier en devises donne à l’investisseur la cotation à laquelle il serait prêt à fournir une devise donnée (c’est-à-dire à conclure un contrat de change). Il réalise des gains essentiellement grâce aux écarts et aux frais. Il peut négocier directement avec les investisseurs, par l’intermédiaire de cambistes ou les deux.

Le cambiste agit comme mandataire pour les investisseurs sur le marché des changes et peut parfois tenter de trouver le meilleur prix sur le marché (courtier en devises) pour un ordre. Le cambiste réalise généralement des gains au moyen des commissions ou des frais de majoration sur le cours de la devise obtenu auprès du courtier en devises.

Utilisation des plateformes de négociation

La plupart des courtiers offrent des plateformes de négociation électronique, généralement en ligne, permettant aux investisseurs de faire directement leurs opérations. Certains cambistes peuvent favoriser la plateforme d’un courtier en particulier et compter sur ce dernier pour effectuer les opérations tout en jouant un rôle consultatif auprès de l’investisseur (dans le milieu des opérations de change, ces cambistes sont connus sous le nom de « remisiers »).

Quels sont les risques?

Peu importe la façon dont elles sont publicisées, les opérations de change sont complexes, volatiles et très risquées. Le cours des devises peut varier en raison d’événements politiques ou économiques, de la psychologie du marché et d’autres facteurs. Pour spéculer avec succès sur la façon dont ces facteurs influeront sur la valeur d’une devise, il faut avoir recours à un expert capable de surveiller et d’interpréter des données complexes. En plus de tenir compte de ces risques, les investisseurs devraient rester vigilants face aux nombreuses questions concernant plus particulièrement les courtiers, les cambistes, les plateformes et les structures de comptes.

Conflit d’intérêts
Il faut comprendre que les opérations de change de détail constituent des opérations à somme nulle où une partie gagne et l’autre perd. Cela signifie que si votre courtier est également la contrepartie à votre opération, vos pertes deviennent des gains pour lui. Ce conflit pourrait donc avoir un effet sur les conseils qu’il vous prodigue.

Spéculation
Plus de 70 % du marché des changes est spéculatif. Les spéculateurs qui achètent et vendent une devise n’ont habituellement pas l’intention d’en prendre livraison et misent en fait sur les variations de sa valeur sur le marché pour réaliser des gains. Même les négociateurs les mieux avertis et les plus expérimentés peuvent subir des pertes importantes en raison de changements dans les conditions du marché.

Absence d’organisme central de change ou de compensation
Aucun organisme central de change ni aucune chambre de compensation n’encadrent les opérations de change; il n’y a donc pas de taux de change unique (cours). Autrement dit, il existe différents taux selon le courtier qui participe à l’opération. Cela signifie également qu’aucune institution financière ne vous garantira le paiement des gains générés par une opération.

Utilisation d’un levier financier ou d’une « marge »
Les opérations de change comportent généralement un levier financier, c’est-à-dire des capitaux empruntés. Il est extrêmement risqué d’investir de cette façon. Par exemple, si votre compte de devises vous autorise un ratio de levier financier de 100 pour 1, cela signifie que vous pouvez négocier des devises d’une valeur de 100 000 $ uniquement avec un dépôt de 1 000 $. Si la valeur de la devise que vous achetez ne diminue que de 1 %, vous perdez la totalité de votre dépôt. Si le prix continue de chuter, vous pourriez perdre un montant bien supérieur à votre dépôt et pourriez même vous retrouver à devoir de l’argent. Certains investisseurs subissent de la pression pour emprunter une somme bien plus élevée que ce qu’ils sont en mesure de perdre puisqu’on leur fait miroiter la possibilité de gains importants. Si les gains espérés se transforment en pertes, l’effet amplifié peut être dévastateur financièrement.

Ressources limitées des investisseurs individuels
Le marché des changes est dominé par les banques, les sociétés d’assurances et d’autres investisseurs institutionnels avertis. Ceux-ci bénéficient d’un accès à des analyses approfondies, à la négociation informatisée et à d’importants capitaux leur permettant d’essuyer des pertes à court terme. La plupart des opérations de change s’effectuent entre ces grands investisseurs institutionnels sur des marchés exclusifs. Les petits investisseurs ne peuvent faire le poids devant ces ressources lorsqu’ils participent à des opérations de change.

Méthodes de commercialisation audacieuses
La publicité entourant les opérations de change peut être très accrocheuse et vise à convaincre les investisseurs individuels qu’ils peuvent devenir des cambistes expérimentés et réaliser rapidement des gains importants. Les séminaires et programmes informatiques ne peuvent remplacer la recherche et des connaissances approfondies dans ce domaine. Il faut se méfier des produits coûteux où l’on prétend que les opérations de change et leur analyse sont à la portée de tous.

Frais importants liés aux opérations
Les opérations de change au comptant se font dans un court laps de temps (généralement deux jours ouvrables) et au moyen de numéraire. Même si une opération est rentable, il est possible que les investisseurs subissent quand même des pertes en raison des frais liés au taux des fonds à un jour, des commissions d’indication de clients et des autres frais liés aux opérations.

Fraude
Vous pouvez également perdre de l’argent dans des opérations de change en raison d’une fraude ou d’autres manœuvres frauduleuses. Il faut être conscient des risques de fraude et éviter les offres comportant l’une ou l’autre des caractéristiques suivantes :

  • la garantie de risques limités ou d’absence de risques et de rendements élevés;
  • des courtiers ou des cambistes qui ne sont pas inscrits auprès de l’autorité en valeurs mobilières de votre province ou territoire et dont le siège est généralement situé à l’extérieur du Canada où il est difficile, voire impossible, de protéger ou de récupérer les fonds;
  • une réticence à discuter du rendement passé ou des antécédents des négociateurs spécialisés qui géreraient vos avoirs;
  • une réticence à nommer les négociateurs spécialisés ou les négociateurs situés à l’étranger qui géreraient vos avoirs;
  • des techniques de vente dynamiques visant à vendre des placements en devises, acquérir des logiciels ou prendre des cours sur les opérations de change.

Pertes importantes
Le risque de perte pour les investisseurs individuels qui négocient des contrats de change peut être important.

Comment se protéger?

Si vous envisagez de participer au marché des changes, vous devez bien comprendre le marché et ses caractéristiques.

Le montant que vous souhaitez investir dans les opérations de change devrait correspondre à celui que vous êtes disposés à perdre en totalité. Vous devez également savoir que l’utilisation d’un levier financier (par exemple, réhypothéquer votre maison) ou d’autres stratégies peut entraîner des pertes supérieures au montant investi initialement.

Avant d’investir, il faut évaluer attentivement votre situation financière, consulter un conseiller financier inscrit qui connaît bien les opérations de change et bien vous renseigner sur les sociétés vous offrant de négocier des devises pour vous.

Vérifiez la qualité de l’inscription sur Internet ou par téléphone auprès des autorités en valeurs mobilières des provinces et territoires et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et évitez d’avoir recours aux services de courtiers en devises ou de cambistes qui ne sont pas inscrits (même si leurs plateformes vous semblent exceptionnelles).

Où en apprendre davantage?

Les ACVM ont créé sur leur site Web une page d’information sur les opérations de change (http://www.autorites-valeurs-mobilieres.ca/outils_de_linvestisseur.aspx?id=1041). Vous trouverez des renseignements supplémentaires sur leur site Web, notamment des mises en garde et des avis publiés par d’autres organismes de réglementation et organisations, des précisions sur les obligations réglementaires auxquelles doivent se conformer les sociétés offrant des services d’opérations de change aux investisseurs canadiens et les coordonnées des membres du personnel des diverses autorités. 

Questions

Pour toute question, prière de s’adresser à l’une des personnes suivantes : 

Sophie Jean
Analyste experte en réglementation – pratiques de distribution
Autorité des marchés financiers
Tél. : 514-395-0337, poste 4786
Sans frais : 1-877-525-0337
sophie.jean@lautorite.qc.ca

BCSC Inquiries Group
British Columbia Securities Commission
Tél. : 604-899-6854
1-800-373-6393
inquiries@bcsc.bc.ca

Charlene McLaughlin
Manager, Legal
Alberta Securities Commission
Suite 600, 250-5th Street SW
Calgary (Alberta)
T2P 0R4

General Inquiries
Saskatchewan Financial Services Commission
Tél. : 306-787-5645

Commission des valeurs mobilières du Manitoba
Tél. : 204-945-2548
Sans frais (Manitoba uniquement) : 1-800-655-5244
securities@gov.mb.ca

InfoCentre
Commission des valeurs mobilières de l’Ontario
Tél. : 416-593-8314
inquiries@osc.gov.on.ca

Shirley Lee
Director, Policy and Market Regulation
and Secretary to the Commission
Nova Scotia Securities Commission
Tél. : 902-424-5441
leesp@gov.ns.ca

Susan Powell
Conseillère juridique
Commission des valeurs mobilières du Nouveau-Brunswick
Tél. : 506-643-7697
susan.powell@nbsc-cvmnb.ca

Katharine Tummon
Superintendent of Securities
Securities Office
Île-du-Prince-Édouard
Tél. : 902-368-4542
kptummon@gov.pe.ca

Craig Whalen
Manager of Licensing, Registration and Compliance
Office of the Superintendent of Securities
Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador
Tél. : 709-729-5661
cwhalen@gov.nl.ca

Louis Arki
Directeur, Bureau d’enregistrement
Ministère de la Justice
Gouvernement du Nunavut
Tél. : 867-975-6587
larki@gov.nu.ca

Donn MacDougall
Deputy Superintendent, Legal & Enforcement
Bureau du surintendant des valeurs mobilières
Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest
Tél. : 867-920-8984
donald_macdougall@gov.nt.ca

Frederik J. Pretorius
Manager Corporate Affairs (C-6)
Ministère des Services aux collectivités
Gouvernement du Yukon
Tél. : 867-667-5225
Fred.Pretorius@gov.yk.ca